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Formateur de conducteurs pour la mobilité électrique

Alexander Sontheim est formateur de conducteurs chez DACHSER Service and Ausbildungs GmbH. Sa mission : enseigner aux conducteurs à conduire efficacement dans un secteur du transport en constante évolution. Son principal atout ? Une confiance solide dans les personnes et dans le progrès technique.

Alexander Sontheim, formateur de conducteurs chez DACHSER Service and Ausbildungs GmbH.
Alexander Sontheim, formateur de conducteurs chez DACHSER Service and Ausbildungs GmbH.

Quand Alexander Sontheim pense aux nouveaux poids lourds électriques et aux chariots de manutention, son cœur s'emballe. « Ces bolides, c'est tout à fait mon univers : une technologie de pointe, robuste, élégante et conçue pour la performance. Parfois, j'ai l'impression d'être en Formule 1 », dit-il en riant de bon cœur, sa longue barbe tremblant au rythme de son rire. « Sauf qu'ici, au lieu de la compétition et des chronos, je me concentre sur la gestion des charges et l'efficacité énergétique. »

A 57 ans, cet homme originaire de l'Allgäu, en Allemagne, est formateur de conducteurs chez DACHSER Service and Ausbildungs GmbH (DSAG), et son expérience parle pour lui. Il a passé plus de 25 ans au volant de camions, d'abord comme collaborateur, puis comme entrepreneur pour DACHSER Food Logistics à Memmingen. Depuis deux ans, il a rejoint l'équipe de formateurs de DSAG, où il ne se contente pas de former la nouvelle génération de conducteurs professionnels : il accompagne aussi les conducteurs expérimentés dans la transition vers la connectivité et la mobilité électrique.

Alexander sait que le changement n'est pas une évidence dans un métier traditionnel comme celui de conducteur routier. Le scepticisme à l'égard des motorisations alternatives est encore très répandu parmi les conducteurs. Mais il sait bien gérer cela. « Je ne suis pas un théoricien », dit Alexander. « Je suis quelqu'un qui parle aux gens d'égal à égal, et je sais ce que c’est de monter dans son camion à trois heures et demie du matin et d’être opérationnel. » Cette authenticité est appréciée, par les jeunes conducteurs, mais aussi et surtout par ceux qui ont déjà l’expérience.

Du char au cockpit d'entraînement

Alexander connaît bien le changement. Après un apprentissage de vendeur et une formation complémentaire de préparateur de commandes, il a rejoint l'armée allemande, où il est devenu artilleur et instructeur pour les obusiers blindés. Quand il a quitté l'armée en 2000, il s’est offert une année sabbatique pour suivre son idole Michael Schumacher dans le monde entier lors des Grands Prix de Formule 1 : Melbourne, Imola, Spa, Budapest, Nürburgring, Hockenheimring... Polyvalent, il a aussi été moniteur de ski, conducteur routier pour une entreprise de transport et enfin entrepreneur indépendant avec son propre camion. « J'ai tout essayé et j'ai appris partout l'importance de la discipline, de la confiance et d'un bon feeling avec les gens. »

Il met aujourd'hui cette expérience à profit dans son rôle de formateur de conducteurs. Avec son collègue Roland Zitzmann, de Kornwestheim, il a élaboré un programme de formation axé sur la sécurité et l'efficacité de conduite. Il se concentre surtout sur la qualification pour la conduite de camions électriques. Ce qui semble simple est en fait un mélange complexe de technique, de sécurité, de responsabilité et de communication.

« Les véhicules électriques se conduisent différemment, ils freinent différemment, ils « font le plein » différemment. Ce n'est pas quelque chose que l'on apprend en un clin d’œil, mais ceux qui s'y engagent découvrent une toute nouvelle dimension de conduite intelligente. »

La télématique est un élément clé pour aider les conducteurs au quotidien. Les formateurs utilisent la plateforme digitale ZF Scalar, désormais installée dans les véhicules DACHSER. « Elle transfère en temps réel les données de conduite du cockpit vers le système et montre comment le conducteur roule : quand il freine, roule ou accélère », explique Alexander. Cela permet d’identifier immédiatement, pour chaque conducteur et pour la gestion de la flotte, les gains d'efficacité déjà réalisés et ceux qui sont encore possibles. « C'est très utile pour tout le monde. » 

Alexander Sontheim montre aux conducteurs comment conduire des camions électriques.
Alexander Sontheim montre aux conducteurs comment conduire des camions électriques.

Apprendre à conduire en toute confiance

À l'avenir, DACHSER Driver and Truck Fleet Services GmbH louera des semi-remorques entièrement électriques dotées de cabine à quatre places pour former ses conducteurs. Les formateurs n'expliquent pas seulement « en direct » comment utiliser correctement le ralentisseur lors du freinage et de la décélération, ni les stratégies pour optimiser l'autonomie. Alexander aborde également le comportement à adopter face à des situations inattendues sur la route, l'importance de la conduite anticipative et la façon dont la télématique s’intègre à la pratique quotidienne.

« Au final, ce n'est pas une question de technologie, mais de confiance », explique Alexander. La confiance dans les systèmes, mais aussi en soi-même. Pour y parvenir, les conducteurs doivent s'ouvrir au changement sans se perdre eux-mêmes. Souvent, le véritable défi n'est pas la technologie, mais le mental. « Quand quelqu'un monte dans le véhicule avec une attitude ouverte, c'est déjà la moitié du chemin parcouru. »

Un métier en pleine transformation

Alexander ressent chaque jour à quel point le métier de conducteur est en train de changer. Cependant, la mauvaise image de la profession, qui est encore très répandue, ne reflète pas du tout les performances réalisées aujourd'hui, dans la cabine et sur le quai lors de la livraison : « Aujourd’hui, les conducteurs sont à la fois des interfaces de communication, des garants de la sécurité et des responsables techniques. Il ne suffit plus de maîtriser le véhicule, il faut comprendre comment fonctionnent les processus qui se cachent derrière. »

C'est pourquoi ses formations vont au-delà des instructions techniques. Elles ont aussi un dimension culturelle : montrer du respect, apaiser les inquiétudes, transmettre de la fierté. « Nous avons besoin de personnes qui ne se contentent pas de conduire, mais qui réfléchissent, s'impliquent et prennent conscience de l'importance de leur travail pour l'ensemble de la chaîne logistique. »

Alexander est passionné par les camions, surtout les camions électriques. Il adore partager ses connaissances avec ses collègues.
Alexander est passionné par les camions, surtout les camions électriques. Il adore partager ses connaissances avec ses collègues.

Le coach, un multiplicateur

En ce moment, Alexander ne se limite pas à la route, il partage aussi ses connaissances. Avec ses collègues de la DSAG et des experts, il développe un programme de formation européen basé sur le principe du « former le formateur ». L'objectif est de mettre en place, dans les prochaines années, un réseau de formateurs capables de transmettre leur savoir-faire en matière de mobilité électrique, de sécurité et de conduite moderne, de la Bavière à l'Espagne et au cercle polaire.

« Je ne me considère pas comme un solitaire, mais comme un acteur du changement », dit Alexander. Pour lui, le changement dans le cockpit n'est pas une question abstraite pour l'avenir, mais une réalité vécue au quotidien. « À chaque formation, chaque trajet, chaque retour d'expérience, la compréhension commune s'améliore, tout comme la confiance en soi de ceux qui assument chaque jour des responsabilités sur la route », dit le formateur. Comment ça marche ? En souriant, il tapote son front avec son index gauche et montre son pied droit avec son index droit. « Toute la magie de la nouvelle conduite se trouve dans la connexion entre la tête et les pieds », dit-il en riant. Puis il débranche le camion électrique de la borne de recharge : la prochaine formation l'attend.

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